Semaine n°24 du 12 au 18 juin 2006
"prendre forme"




Matérialiser. Le jour est
la matière de l’idée.
Il n’est pas le fond
auquel elle donnerait forme
ou projetterait ses étincelles.
L’idée n’émerge pas plus
de la matière qu’elle ne l’informe.
Elle ne peut se matérialiser
dans le corps pesant
des pensées du jour,
pensées ruminantes de ressentiment,
qui, comme les étoiles,
se dévorent elles-mêmes,
pour transformer leur matière en lumière,
et faire de l’impuissance de vie
une vertu d’écriture.
Matière sans maternité
qui n’accouche que d’idées avortées
dans l’expression d’un feu intime.
L’idée naît au milieu du jour.
Avec cela, ce qu’il y a toujours,
il y a de quoi faire éclater des idées.
Il y a toujours matière à faire.
La matière pleut
et les idées ne passent pas entre les gouttes.
La pensée est ce chaos mouillé
qui cherche un ordre sec.
nos idées n’éclosent
qu’à la pluie du jour.

P.M.P.