Balancer. L’idée montre son dos sombre
et tout le monde pense qu’elle se cache
mais quand elle livre sa face
aux regards de capture
personne en songe
qu’elle a aussi un dos.
Seul le jour voit de part et d’autre,
la part claire ave sa distinction
et l’autre obscure et sans figure.
L’idée vit entre jour et nuit.
Son cœur bat et son âme guette
dans le balancement et le bercement
de la marche du temps
qui va de son pas diurne
et de son pas nocturne.
Les horreurs du sommeil de la raison
ne viennent pas des défaillances
de la vigilence critique
mais d’une pensée sans cadence
qui ne sait plus dormir
ni partager les jours en nuit et jour,
toujours sur pied
dans des nuits éclairées
et des jours au soleil voilé.
L’idée n’a pas de face cachée.
Chaque jour la berce et la scande
entre nuit et jour
où elle s’ajoure pour renaître
chaque jour nouvelle
dans son balancement
avec la syncope d’un sommeil
qui la garde et la nourrit pour l’éveil
et qui la laisse à son rêve.

P.M.P.