Excéder.. Qu'est-ce qui peut bien sortir
de ce milieu habité
qui écarte l'idée et le jour ?
Qu'est-ce qui peut bien surgir
entre les silhouettes liquides
des images, des mots et des sons ?
De quels crimes sont-ils capables ?
Les excès nous excèdent et nous accablent,
nourrissent nos peurs et nos horreurs,
mais aussi nous jettent
dans l'irréductibe mouvement
de notre être qui déborde et sort de lui-même.
Ne pouvant mettre fin aux excès,
la lourde bêtise réactive
cherche à les isoler, les enfermer,
ou à les canaliser et les sublimer
pour les rendre acceptables.
Mais s'il n'y a de sortie
qu'à être sortable,
la voie est sans issue et l'excès interdit.
L'excès ne peut donc que récidiver
et s'excéder d'excès en excès.
Ce cercle des excès est excédant.
Il n'est de sortie qu'à se jeter
dans le vortex des choses et des mots,
dans le dehors qui écarte tout dedans.
Alors nous pouvons habiter les écarts
du cercle excavé des excès,
parcourir les fissures de nos clôtures.
Au milieu de ces jours qui bâillent,
se lève le vent de l'âme
des images, des mots et des sons
qui excèdent nos intentions
et débordent ici de partout.
P.M.P.
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