Vaquer.. Le jour est toujours en vacance.
Il bée et l'idée d'aucune journée
ne suffit à l'occuper.
Il s'étend sur sa plage blanche,
au bord, à la fois,
de la terre et de la mer,
en ce lieu d'entre-deux ajouré
où la terre laisse échoir ses fatigues
et la mer prévoir ses chutes.
Etendu sur la page des mots,
le jour se réjouit
de la vacance de ce qui vaut
et oublie les plaintes
des valeurs épuisées
pour jouer avec les grains d'idées.
Il s'étonne à voir pousser
les rochers sur l'eau
comme des "racines de nuage"
qui se forment en pensées.
Les jours en vacances
ne fuient rien,
mais un rien s'y évase
et chaque jour s'expose,
là, comme çà, nu,
prêt à toutes les évasions d'écriture.
Le jour en vacance
s'évade en s'évasant
et nous détache
de l'attachement de l'être à lui-même.
P.M.P.
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