Cheminer. L'idée vint voir le jour
pour lui demander
s'il y avait un chemin pour les idées.
Il lui présenta l'espace nomade
de son ouverture étalée
avec ses lignes de fuite,
ses variations continues,
ses vents et ses chants de sable.
L'idée craignit d'égarer ses lecteurs
dans ce désert qui croît.
Elle attendit les lumières de la Révélation
mais n'eut jamais assez de foi.
Considérant ce qu'elle faisait,
elle comprit que la vérité était
dans la main qui trace ces mots,
dans l'œil qui la suit,
dans ces choses que je suis,
ce je qui se sentant sentir se dit:
"je suis cette chose qui écrit".
Le chemin se trace
dans ce cheminement de l'écriture,
dans cette marche déboitée du corps à corps
au milieu des choses.
L'idée se mit alors à dérouler chaque semaine,
sous ses pieds, ces petits chemins
qui ne mènent nulle part.
L'idée fait son chemin.
Elle ne le cherche pas...
P.M.P. |