Traduire..Les idées se pressaient
autour de l'idée du jour
qu'elle ne comprenait pas toujours
attendant qu'un maître explicateur
livre les secrets cachés
dans le double fond de la page.
Mais les mots en liberté à la surface du jour
se récrièrent en citant Jacques Rancière :
"pas de langue du maître,
de langue de la langue dont les mots et
les phrases aient pouvoir de dire
la raison des mots et des phrases d'un texte."
Le jour, lieu des passages,
s'adressa aux idées affolées:
"Lancez-vous parmi les mots
à l'aveuglette et à la devinette,
livrez-vous à l'épreuve de l'étranger,
passez l'abîme des frontières,
et conduisez-vous au-delà,
là où il y va d'un certain pas,
mot indécidable qui ne marche pas
d'un pas bien droit mais boîte
dans la tour de Babel que nous habitons
où l'impossible devient possible
quand sourit notre intelligence commune
dans l'hospitalité des langues
qui se jouent des murs."
Aucune idée ne peut nous traduire
devant un juge garant des traductions
et les idées naissent et renaissent ici
en passant entre des mains infidèles
pour produire des "équivalences sans adéquation"
et laisser germiner et se disséminer
ces textes qui survivent ainsi
dans "l'auberge du lointain" que sont ces pages.
P.M.P.
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