Semaine n°09 du 27 février au 5 mars 2006
"le vide d'un fond bleu "




Déifier..L'idée vient au jour et lui demande :
" Où est passé Dieu ?
Serait-il mort d'indifférence ?
Le jour : " Il est parti. Est-il jamais venu
comme les hommes l'ont cru ?
Il est parti et la porte reste ouverte; s'y
engouffrent les dieux morts qui naissent encore."
L'idée : " Et pourquoi se retire-t-il ?"
Le jour : " Sa présence trop visible
lui faisait trop d'ombre et parce qu'il
ne supporte plus la putréfaction divine
que dégagent les croyances des hommes."
L'idée: " Si Dieu est celui qui se retire,
ce ne sont donc pas les hommes qui l'ont tué ?
Le jour: "Dieu est celui qui rit
et voit que leurs traités d'athéologies
n'atteignent que leurs fantômes."
L'idée: " Mais où est-il alors ? "
Le jour: " Il est dans le ciel ouvert de ta question.
Son nom ne nomme rien ni personne.
Il vient en rien comme tu viens en personne.
Ouvert, il est le dehors de ce monde,
l'ouverture du monde dans le monde (J.L. Nancy).
Il s'expose et s'origine dans le vide d'un fond bleu.
L'idée: "Dieu n'est donc pas une idée comme moi.
Dieu ? Ne serait-ce pas toi, le jour ?
L'avoir-lieu du jour ajouré, toujours ouvert.
(L'idée réfléchit, s'étonne et met en garde)
Vraiment rusé ce Dieu,
qui s'accommode de tout en se présentant
comme l'Ouvert ouvert en tout
même et surtout si c'est sur rien.
Attention, lecteur !
Sais-tu sur quoi ouvre cette page ?

P.M.P.